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Diapason

Diapason 06/2007
Paul de Louit

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Il faudrait pouvoir dire plus longuement l'admiration qu'on a pour le génial orgue d'Anvers, merveille de la facture symphonique tardive : son ti­tulaire, qui a la technique pour, s'en sert vraiment très bien.
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Figure impor­tante de l'école d'orgue belge, Paul de Maleingreau semble avoir eu entre 1918 et 1922 une évolution pour ainsi dire régressive, avant de re­trouver une inspiration nouvelle dans les opus tardifs. En effet, son écriture s'avère plus moderne et surtout plus intéressante dans les pièces anciennes (ou plus tardive pour l'Opus 74), qui constituent le second de ces deux volumes, notamment la Sym­phonie de Noël (1919). L'œuvre se situe, non seulement chronologiquement mais aussi musicalement, entre le Vierne de la Symphonie n° 3 et le Dupré de la Sym­phonie-Passion ; les motifs grégoriens n'y sont pas utilisés pour renouveler le lan­gage, avec la liberté rythmique et har­monique qu'y puiseront un Tournemire ou un Marie-Joseph Erb, mais dans une « grande » manière symphonique, typique de la descendance de Lemmens. Créée pour les salons du palais Stoclet, la Suite op. 14 (1918) est peut-être plus inventive encore, avec sa Pastorale en mode de ré et son étonnante Toccata aux gestes violents et aux épisodes tourmentés.
Les deux symphonies suivantes (Vol. I) se donnent pour programme non moins que deux retables monumentaux, de Van der Weyden pour la Symphonie de la Passion (1920) et des frères Van Eyck pour la Symphonie de l'Agneau mystique (1922). Cette monumentalité ne leur réussit point. On peut encore être sensible à l'impact émotionnel indubi­table de l'Opus 20, mais l'Opus 24 est complètement dépassé par son sujet : l'ambition intellectuelle qu'annoncent les titres des mouvements (Images, Ryth­mes, Nombres) s'exprime dans une em­phase que les ratiocinations qui tiennent lieu de développements rendent très vite pénible. D'autant que, convaincu, appli­qué, voulant bien faire, Peter Van de Velde renchérit sur la lourdeur au lieu de dy­namiser cette masse. Il faudrait pouvoir dire plus longuement l'admiration qu'on a pour le génial orgue d'Anvers, merveille de la facture symphonique tardive : son ti­tulaire, qui a la technique pour, s'en sert vraiment très bien.
Paul de Louit

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