« Beethoven ? Mais, a-t-il composé des pièces pour orgue » ? Nous ne pouvons pas répondre très exactement à cette question. Malgré tout, les relations entre Beethoven et le « roi des instruments » constituent une thématique récurrente qui a préoccupé, et même fasciné, les musicologues et surtout les organistes. Pourquoi ? Est-ce parce qu’il est inimaginable que le compositeur ait écrit peu de choses, et surtout, en comparaison avec le reste de son oeuvre, peu de choses de grande envergure pour l’orgue ? L’objectif du présent enregistrement est de fournir la preuve que Beethoven a laissé un certain nombre de compositions qui, même si elles n’ont pas à proprement parler été écrites pour orgue, peuvent malgré tout s’interpréter sur l’instrument de sa jeunesse, pour lequel il a certainement éprouvé, une grande fascination.
En d’autres termes : certaines des oeuvres jouées ici peuvent indubitablement donner une idée séduisante du genre de musique que le compositeur pourrait avoir jouée à l’orgue, et même avoir écrite s’il avait continué au-delà de l’année 1792 à s’intéresser à l’instrument de ses années de jeunesse. Le choix du titre (et non pas ), a donc été tout à fait délibéré de notre part pour cet enregistrement.
Ayant accompli ses études de piano à l'Académie Paderewski à Poznań (PL), la jeune interprète polonaise de cet album, Maria-Magdalena Kaczor, suivit ensuite ses études d'orgue entre 2005 et 2012 en France et en Allemagne ce qui fait d'elle une interprète quasiment idéale pour ce projet.
L'instrument choisi pour cet enregistrement, l'orgue de Ferdinand Stieffel de l'Église de Ludwig (!) (St.Louis) à Karlsbad-Langensteinbach (près de Karlsruhe) a été construit pratiquement à la même époque que l'orgue sur lequel Beethoven effectuait ses services durant ses années de jeunesse à Bonn en tant que 2 organiste de la cour. D'ailleurs, l'orgue de Langensteinbach est l'ancien instrument de la Chapelle ducale en style rococo du Château de Karlsruhe. En fait, il doit sa survie pendant la 2eme guerre mondiale au fait d'avoir été remplacé en 1871 et vendu à Langensteinbach. Désigne d’ailleurs affectueusement comme la « perle de Bade », l'instrument est le plus important dans la région au seuil du pré-romantisme et se prête idéalement à la musique de Beethoven. Ses sonorités si caractéristiques ont été captées pour ce SACD en stéréo et en multicanal surround. Pour ceci Aeolus a utilisé deux installations de micros indépendantes. Ainsi ce nouvel enregistrement est un must pour les amateurs audiophiles de l'orgue.
D'ailleurs il ne s'agit pas de la première apparition de Maria-Magdalena Kaczor sur le label Aeolus. Il existe un album digital only (enregistrement live), qu'elle partage avec les organistes Michel Bouvard et Andrés Cean Galan à l'orgue historique Jean-Pierre Cavaillé de Saint-Guilhem le Désert (Hérault, France). Un clic sur le lien suivant vous amènera sur le site de qobuz ou vous pourrez acheter l'album . Vous avez également la possibilité de préécouter des extraits de cet album sur .